L’industrie textile est pleine de belles histoires. Découvrez-en quelques-unes à travers une série d’articles ! Aujourd’hui, nous vous racontons l’histoire de l’entreprise familiale de soierie Descours & Genthon, grâce au témoignage des dirigeantes, Sabine et Clara Descours.
Descours & Genthon, c’est avant tout une histoire de famille. Dans cette soierie historique de la région lyonnaise, fondée en 1757 par André Descours, on tissait, teignait et fournissait la soie aux grandes maisons de couture. L’entreprise était un acteur incontournable dans la production de cette matière noble, avant de disparaître, marquée par la crise du secteur industriel après la Seconde Guerre mondiale.
Cependant, la culture de la soie, du savoir-faire français et le goût pour le vêtement bien fait n’ont jamais quitté les générations suivantes. En 2018, son arrière arrière petite-fille, Sabine Descours, nourrit le projet de redonner vie à cette marque familiale. L’année suivante, elle s’associe à sa belle-soeur, Clara Descours, déjà baignée dans le monde du textile français par ses expériences professionnelles, et également très attachée aux belles matières et à la qualité de la production, pour relancer cette entreprise de renom et, selon ses mots, “écrire leur propre histoire dans la continuité de celle de leur famille”.
Toutes deux en quête de sens, elles désirent créer une marque de prêt-à-porter fabriquée intégralement en France, responsable et durable, tant dans son mode de production que dans la qualité du textile. Pour elles, “la durabilité ne passe pas seulement par la matière mais aussi par la confection, pour que le vêtement dure plus longtemps”. Elles souhaitent allier ces différents aspects, tout en démocratisant cette matière trop souvent réservée aux grandes maisons de luxe. C’est donc main dans la main qu’elles lancent, en octobre 2020, le site d’e-commerce Descours & Genthon.
Au cœur de leurs ambitions, Sabine et Clara veulent offrir une soie intemporelle, plus accessible et pouvant s'intégrer au dressing quotidien des femmes, sans perdre cet ADN du savoir-faire français, du début à la fin de la chaîne de production. Pour cela, elles font appel à des ateliers et des soyeux de renom, toujours avec cette empreinte locale si chère à leurs yeux. Un pari supplémentaire lorsqu’on sait que le travail de la soie, qui est une matière naturelle, très fluide, complexe à aborder pour la plupart des ateliers.
La réintroduction de ce patrimoine familial s’accompagne de nombreux défis. D’une part, la crise du Covid a retardé la diffusion physique de leur gamme de prêt-à-porter dans les showrooms ou encore les pop-ups. Or, comme le souligne Sabine, “ la soie est une matière qui se vit et qui se touche. La rencontre directe avec le client, c’est l’accélérateur qui nous manque pour toucher le plus grand nombre.” D’autre part, produire le nombre juste de pièces, afin d’éviter la surproduction, demande une agilité d’esprit et de budget très importante. Des challenges que les deux fondatrices sont prêtes à relever, pour faire perdurer le savoir-faire familial, et comme elles le disent si bien, “faire découvrir à un plus grand nombre de femmes le plaisir d’avoir un beau vêtement, dans une matière d’exception”.